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Book online «The Aeroplane Boys on the Wing by John Luther Langworthy (best novels for students .txt) 📕». Author John Luther Langworthy



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sa lyre divine et poétique.

Montmorency fut décapité dans la première, cour, au pied de la statue de Henri IV, par l'ordre de Richelieu, qui punit en sa personne l'erreur d'un jour, et tarit une source féconde de héros. Ce souvenir nous rappela la statue antique de Pompée, aux pieds de laquelle vint rouler aussi le cadavre ensanglanté de César.

Dans la salle basse, dite des Armoires-de-Fer, où l'on conserve les annales de Toulouse, ornées de belles vignettes, se trouve la hache Damassée avec laquelle, on a décapité Montmorency.

Presque toutes les églises nous ont paru fort belles, surtout la Cathédrale, le Stor et Saint-Sernin: comme prince de l'Église, l'archevêque a une sentinelle à sa porte; il y a, à Toulouse, deux régiments d'artillerie et un d'infanterie. Si les habitants ont dans leurs manières plus de cette pétulance qu'excite le feu du midi, ils n'ont pas moins d'obligeance, et ils ont plus de piété que les Bordelais.

Le pont qui réunit les deux rives de la Garonne, se compose de sept arches; il y a deux statues: l'une représente le Languedoc, et l'autre la ville de Toulouse.

Les promenades, surtout l'Esplanade sont fort agréables; le cours de
Dillon est situé sur la rive gauche de la Garonne.

Celle qu'on appelle les Allées, est la plus jolie; elle commence au pont de Montendon, jusqu'à l'embouchure de la Garonne, en suivant les bords du canal de l'immortel Riquet; des arbres l'ombragent de leurs rameaux et en entretiennent la fraîcheur; cette promenade se joint aux avenues qui embellissent les rives du canal de Brienne, d'où l'on jouit de l'agréable vue des Pyrénées. Enfin, quoique le prix soit moins élevé dans le coupé de la diligence, nous préférons voyager sur le canal du midi; nous devions nous rendre à Béziers, distant de quarante-cinq lieues de Toulouse, nous fûmes obligés de nous munir de provisions: il n'y a pas de restaurateur sur le bateau de poste.

CHAPITRE III.

Du Canal du Languedoc à Cette.

Nous voilà transportés sur le joli Pénif, qui peut contenir deux cents voyageurs. La cloche sonne, c'est le signal du départ; quatre chevaux remorquent avec une longue corde notre légère embarcation; elle est lancée au train de poste: quelquefois conducteur suit les chevaux en courant, pour les exciter à la vélocité et les anime de ses crépitations; souvent, les voyant presque au galop, il monte sur l'un d'eux avec beaucoup de légèreté, sans les arrêter, et fait claquer son fouet. Un pont se présente. Le canal qui, pour l'ordinaire, a sept pieds d'eau, est si bien combiné, que près de l'entrée du pont, est un passage pratiqué à dessein; le conducteur descend de cheval, puis il détache la corde, les chevaux en traînent encore un long bout; l'autre portion est saisie par le postillon, qui pénètre dans le petit passage, près de l'arche; il ramène ensuite ses cordes aux chevaux, en les provoquant de nouveau à la course; pendant ce temps, une agréable musique provenant d'un buffet d'orgue, augmente encore la magie de ces lieux, Tantôt le canal parcourt des descentes, rapides, tantôt il s'élance sur des coteaux. Soixante-deux écluses, soixante-douze ponts, cinquante-cinq aqueducs qui servent de passage à autant de rivières, de Toulouse à Béziers, aplanissent les difficultés; mais que de merveilles au passage de ces écluses! La corde de hallage se détache un des nautoniers prend un bout de corde amarré à l'embarcation; il se précipite sur le rivage, nous sommes à quinze pieds au-dessous du niveau de l'eau, de l'autre côté de l'écluse; nous entrons dans l'écluse, la porte se ferme derrière nous; celle de devant ne s'ouvre pas encore, où nous serions engloutis dans les eaux; mais des crics jouent et pratiquent dans le bas de la porte de l'écluse des ouvertures pour faire entrer l'eau graduellement; le soleil, dans le milieu du jour, dardant ses rayons sur ces monceaux d'écume, de jolies nuances roses, bleues, lilas, d'or, dès le premier moment, saisissent d'effroi et d'admiration: on craint sans raison d'être submergé; notre nacelle ne s'élevait point ainsi subitement à la hauteur de quinze pieds; alors, par le moyen de deux chèvres, les portes supérieures s'ouvrent; le voyageur, que la peur ou le désir de fouler l'herbe, avait fait quitter le bateau, au moment du passage, y remonte; les cordes se rattachent aux chevaux, qui se reposent où qui ont été rechangés; ils reprennent le train de poste. Tous les bords sont ornés de jolies plantations: le littoral droit a un espace consacré à la course des chevaux; les ouvertures à l'écluse ont le nom d'emperements. Le passage d'une écluse est de dix à quinze minutes: dans l'écluse, cette chute d'eau de quinze pieds offre l'aspect d'une cataracte. Quand l'emperement est couvert d'eau, il n'y a plus de monceaux d'écume; mais bien un fort bouillonnement comme des tournants.

On voit souvent, sur le canal, des trains de bateaux chargés de marchandises. Des laveuses animent le paysage; de charmantes habitations décorent ces riches campagnes où l'on remarque des cygnes et d'autres oiseaux aquatiques.

Le Baron de Riquet, sans aucune connaissance dans le génie, secondé par le Ministre Colbert, conçut le plan immense du canal du Midi, de quatre-vingts lieues de longueur. Commencé en 1667, et livré à la navigation en 1682, ce travail ne dura que quatorze ans; il avait été projeté du temps des Romains, sous Néron, par le prétorien Antistius. M. Riquet épuisé de fatigues, s'éteignit à cinquante ans. Les dépenses ne se sont élevées qu'à dix-sept millions du temps, qui aujourd'hui représentent trente-cinq millions: la mise hors annuelle pour les bateaux de poste, est de cent cinquante mille francs. Il joint l'Océan à la Méditerranée, par la Garonne et le Rhône, à l'étang du Thau et à Cette, par les étangs de Beaucaire. Le canal est mis à sec dans les parties où il y a des réparations à faire. De Toulouse à Cette, il y a soixante-six lieues, qu'on fait pour vingt francs par personne. La nuit, on repose fort bien sur le bateau de poste; le mugissement fréquent des eaux, que le passage des écluses fait entendre, répand dans l'âme une espèce d'effroi et quelque chose de dissonnant. En parcourant la seconde salle des voyageurs, quand le sommeil exerce son empire sur des personnes fatiguées des rudes travaux de la journée, on a l'aspect d'un camp ou bivouac. Les voyageurs, la nuit, au passage des écluses, croient entendre le tonnerre et des torrents de pluie, tandis que ce n'est que le versement d'une écluse dans l'autre. Le canal du Midi pourrait, à juste titre, figurer parmi les merveilles du monde. Malgré des essais, jusqu'à ce moment, on n'a pas réussi à remplacer les chevaux par la vapeur, à cause de l'ampleur des palettes et de la forme trop considérable de ces bateaux. Les contadins ont un dialecte qu'il est impossible de comprendre; mais plus riche que notre langue, il contient beaucoup d'augmentatifs et de diminutifs.

Près de Castelnaudary, on aperçoit le lac Saint-Ferréol, l'écluse de Fonseranne, la voûte du Malpas, l'excavation dans le roc à travers, la plaine d'Argelier, l'Aqueduc de Cesse; on voit, de ces lieux, la chaîne des Pyrénées; la Montagne Noire voisine, et celles qui vont se perdre dans le Piémont; on trouve la jolie Carcassonne; peu après cette ville, une rivière traverse le canal, à quinze pieds au-dessous: déjà les mûriers et les oliviers embellissent la campagne: nous voici à Montagne-Perrier; le canal fait deux cents pas sous la montagne, dont les diverses couches, de terre et les bancs de silex ont été excavés avec un art admirable; après, on découvre la montagne de l'Odève, puis le front, des Alpes ceint de neiges. De jolies avenues d'arbres accompagnent le canal, ainsi que des bordures de joncées, de naiadées et d'autres plantes marines; les amigdalées sont parées de fleurs. En arrivant à Béziers, on descend, par 7 écluses, 75 pieds. De Castelnaudary à Béziers, la pente du canal est au moins de trois cents pieds. Il traverse l'Orbe, qui se décharge dans la mer, à Sevignan, petit village. Dans ces parages, les arbres n'ont point été soumis au nuisible tranchant; ils ont perdu, peu de branches et sont majestueux: de beaux mûriers bordent alors le canal, puis cessent les écluses.

Avant d'arriver au torrent de Libon, on voit le Canigou, le plus haut sommet des Pyrénées, ensuite Perpignan: on aperçoit encore la Montagne Noire, suite des Cevennes; de l'autre côté, on découvre la Montagne d'Agde; Saint-Loup surmonté d'un phare de première classe; Vias, Village remarquable par les ravages du choléra; Agde, auprès. Ici le torrent de Libon donne des eaux au canal. Pour empêcher la vase d'y arriver, un grand bateau se met devant la chute d'eau, se retire plein de vase; vide, on le replace. Agde est composé de deux mots grecs, qui signifient bonne fortune; cette ville a été bâtie par les Phocéens, de pierres noires provenant d'un ancien volcan; les endroits qu'occupa le volcan sont couverts de vignes excellentes, d'oliviers: il y a même de bonnes terres à blé et des prairies; tout est cultivé sur cette montagne.

En face des côtes d'Espagne et de Barbarie, commence la navigation sur le lac salé comme sur la mer: nous quittons le bateau de poste, et nous montons un bâtiment à vapeur appartenant à l'administration du canal du Midi, pour nous rendre à Cette, traversée de quatre lieues. Plusieurs fois, dans ce court trajet, des voyageurs paient un léger tribut à la mer. Le lac est abondant en excellents poissons; le flux et le reflux ne s'y fait pas plus sentir que sur la Méditerranée, qui l'alimente; d'aimables compagnons de route rendent notre voyage agréable. Au milieu d'une conversation animée, un jeune médecin, en démontrant que la grippe, maladie à la mode, a fait peu de victimes, grâce aux précautions hypocratiques, est tout d'un coup surpris par une rafale de vent qui lui enlève son chapeau à la hauteur des nuages, et qui l'abîme ensuite dans les ondes, sans espoir de retour.

CHAPITRE IV.

De Cette, Montpellier, Nismes, Avignon, Aix, Marseille à Toulon.

Nous arrivons ensuite à Cette, joli port de mer très-commerçant, couvert de navires, et dont les environs sont embellis par de charmantes villas ou baraquettes. Sa population est de 7000 âmes. Sitôt qu'un habitant de Cette a fait sa fortune, il se fixe à Montpellier. À Cette, une bonne barrique de vin vaut cent francs, l'eau douce y manque; il fallait la faire venir de Montpellier mais, depuis quelques années, on convertit l'eau de mer en eau potable, par la distillation; puis on a creusé des puits à quelque distance. Notre table d'hôte fut mise en gaîté par un habitant de Castelnaudari, âgé de cinquante ans: il connaissait particulièrement M. Martin, capitaine de notre bateau de poste: Depuis qu'il n'était plus en nourrice, il quittait pour la première fois son hameau et son jardin: quarante lieues de chemin devenaient pour lui un voyage de long cours; il menait une vie réglée et douce; et, comme le magistère Mathieu, il était la plus forte tête du lieu: une feuille de rose pliée sur son fauteuil l'aurait contrarié. Ainsi étaient les habitants de Sibaris; il faisait ponctuellement sur sa couchette le tour du cadran, mollement préparé au sommeil, et couronné glorieusement, à l'instar du roi d'Yvetot,

……. Par Jeanneton,
     D'un joli bonnet de coton,
     Dit-on.

Il nous excitait beaucoup à rire: il était tout ébouriffé, tout haletant, tout hors de lui-même, quand il venait à nous parler de ses fatigues depuis qu'il avait quitté sa demeure. Renonçant pour toujours aux excursions et à la gloire de passer pour infatigable voyageur, il préférait mille fois, à l'exemple de Cornaro, vivre avec une once de pain et un jaune d'oeuf, pour devenir un modèle de longévité.

Au reste, dit-il, au milieu de nos éclats d'hilarité, et prenant sa montre, son seul régulateur, voici huit heures; je suis déjà en retard pour aller goûter les douceurs du sommeil; il nous souhaita le bon soir, et se retira précipitamment, ne voulant pas sacrifier un instant de repos. Nous saluons Frontignan et nous rendons hommage à Bacchus, en buvant pour un franc une excellente bouteille de vin de muscat; ce nectar encore sur les lèvres, nous arrivons enfin à Montpellier: immédiatement nous parcourons la belle promenade du Pérou, dont la vue s'étend sur la mer, le Canigou et le mont Ventoux, ayant auprès un château d'eau qui fournit tout Montpellier, dans le voisinage duquel commence le pont ou superbe aqueduc formé de deux rangs d'arcades. La porte du Pérou est magnifique, le jardin botanique rivalise un peu avec celui de Paris. La cathédrale est ordinaire. Dans le choeur, il y a un assez bon tableau qui représente Simon le magicien tombant des airs, à la prière de Saint Pierre. L'École de médecine, le Musée de peinture, la Bibliothèque augmentée du magnifique legs de M. Fabre, et la promenade esplanade sont très-importants. En général, c'est une belle ville, qui possède d'immenses fortunes; le climat y est doux et l'air très-sain; là gît

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